Sault, Rise (Forever Living Originals, 2020)
Tout a commencé en 2019, lorsqu’un groupe nommé Sault a publié un disque nommé 5, puis un autre peu de temps après, 7. Puis Sault a remis ça cette année avec deux longs formats : Black Is, puis Rise. Ça fait beaucoup de musique en très peu de temps, sans que les artistes à l’origine de Sault ne soient jamais mis en avant. Aucune interview, aucune photo. Soit, à notre époque d’hypervisibilité et de course à l’attention, l’équivalent de courir tout nu au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines un dimanche soir en faisant des doigts d’honneur.
Or, la presse musicale n’aime pas le mystère. Comme chaque fois qu’un groupe a utilisé son droit au silence, elle s’est donc lancée sur les traces de Sault. On a déjà vécu ça mille fois, avec The Residents, Daft Punk, Wu-Lyf ou PNL, chaque fois qu’un artiste ou un groupe a rejeté la fuite en avant médiatique pour imposer son rythme. Il faut toutefois avoir la musique qui va avec pour que le stratagème fonctionne et Sault l’a sans aucun doute, notamment dans son dernier album en date, Rise.