Oscar Jerome, Breathe Deep (Caroline International , 2020)
Alors qu’arrive la fin du mois de décembre, c’est chaque année la même chose. Je me retourne sur l’année écoulée en me disant qu’encore une fois, elle a été riche en bonne musique. Qu’au milieu du chaos sanitaire, social, politique (rayez les mentions inutiles selon votre mood et le pays depuis lequel vous lisez Les Jours), la musique se réinvente, regarde son passé et s’imagine un futur plus ou moins souriant. Mais c’est aussi à ce moment-là qu’arrivent les classements de fin d’année par dizaines. L’idée de dire si un disque est meilleur qu’un autre ne me motive jamais, mais y (re)découvrir des albums sur lesquels je suis passé trop vite ou que j’ai complètement ratés est toujours un bonheur. C’est comme un cadeau de Noël avant l’heure, un gros paquet de disques à attaquer d’un bloc.
Je suis par exemple complètement passé à côté du premier album du Britannique Oscar Jerome, Breathe Deep, bizarrement publié le 14 août, au beau milieu d’un été où on avait vraiment envie de déconnecter, qui ressort ces temps-ci remixé façon électronique. Mais ce disque vaut pour sa version originale et pour le contrepied qu’il prend par rapport à la musique actuelle. Le son de 2020 est rap, électronique et mutant, tordu par les possibilités infinies de l’informatique, voire carrément par celles de l’intelligence artificielle. Oscar Jerome, 27 ans, répond soul, funk et guitare jazz. Et il n’est pas isolé.