Chuck Johnson, The Cinder Grove (Tak :til, 2021)
Que reste-t-il après un incendie ? Beaucoup de regrets et d’incompréhension, mais aussi du vide et un espoir diffus que quelque chose pourra repousser sur cet espace ravagé. C’est en partie sur ces sensations contradictoires que repose The Cinder Grove
Chuck Johnson est arrivé dans la région de San Francisco alors que ses 40 ans approchaient et il a saisi ce moment comme une forme de recommencement musical. Ou plutôt, un nouveau recommencement, car ce musicien aussi volatile que discret avait déjà arpenté le post-rock instrumental avec Spatula, la guitare acoustique voyageuse avec Idyll Swords. Plus récemment, c’est une forme de country pastorale au ralenti qu’il explorait avec Marielle V. Jakobsons dans le duo Saariselka, dont le premier album de 2019, The Ground Our Sky, n’en finit pas de grandir. Ce disque-là prolongeait aussi une rupture instrumentale entamée dans Balsams, paru deux ans plus tôt, où Chuck Johnson était passé de la guitare acoustique à la guitare pedal steel comme une continuité naturelle de sa façon de jouer distendue, jamais frontale.