
Mathieu Boogaerts, En anglais (Tôt ou Tard, 2021)
Si vous souffrez d’entendre les chansons de Vianney au supermarché, dites-vous qu’elles financent les disques de Mathieu Boogaerts
Ceux et celles qui suivent se souviennent qu’il avait déjà enregistré quelques chansons partiellement en anglais dans le sous-estimé I Love You de 2008. Mais, dans ce disque-là, le défi était de partir de la batterie et pas de la guitare comme d’habitude, et d’écrire pour cela des paroles qui existaient en premier pour leur rythmique. En anglais trouve davantage d’équilibre entre le fond et la forme, tout en renouvelant l’économie que Mathieu Boogaerts a élevée au rang d’artisanat d’art depuis ses débuts au milieu des années 1990. Cette façon de simplifier, de dire beaucoup avec peu et donc de ne jamais être dans le définitif, qui fait qu’on peut découvrir des sens cachés dans ses disques dix ans après ou fondre ses propres sentiments du moment dans ses phrases taillées avec une précision maniaque. Le temps dira si tout cela reste valable en anglais, si la délicatesse a passé la barrière de la langue. Mathieu Boogaerts n’est ouvertement pas un anglophone accompli, on le constate dans un petit film qui accompagne cet album