Mathieu Boogaerts, En anglais (Tôt ou Tard, 2021)
Si vous souffrez d’entendre les chansons de Vianney au supermarché, dites-vous qu’elles financent les disques de Mathieu Boogaerts – et de JP Nataf, au passage – sur le label Tôt ou Tard où ils sont tous signés. Ce qui ne doit pas coûter bien cher, d’ailleurs, tant le chanteur baladeur n’est jamais aussi à l’aise que dans le dépouillement solitaire, à bricoler ses chansons tout seul ou en petit comité là où il est. Après deux disques – Mathieu Boogaerts (2012) et Promeneur (2016) plus arrondis par un travail collectif en studio, des cordes et des instrumentations en bouquet surprise –, on le retrouve avec En anglais dans son exercice de barde oulipien qui aime se fabriquer des contraintes. Cette fois, c’est donc celle de chanter en anglais après un déménagement à Londres en famille, où Mathieu Boogaerts s’est retrouvé frustré que ses voisins ne puissent comprendre sa musique. Après Nairobi, Bruxelles et la banlieue parisienne, la planète Boogaerts fait donc un stop de plus.
Ceux et celles qui suivent se souviennent qu’il avait déjà enregistré quelques chansons partiellement en anglais dans le sous-estimé I Love You de 2008. Mais, dans ce disque-là, le défi était de partir de la batterie et pas de la guitare comme d’habitude, et d’écrire pour cela des paroles qui existaient en premier pour leur rythmique.