Le procès du financement du Front national ressemble de plus en plus à un test de paternité, dans une histoire de famille uniquement composée de darons (lire l’épisode 2, « Au procès du FN, mascus et chemises »). Qui était l’employeur de qui ? Qui était le sous-traitant de qui ? Et qui devait payer les factures ? Entre vendredi dernier et ce mercredi, l’embrouillamini a pris des proportions arachnéennes. Le tribunal s’intéresse désormais aux multiples abus de biens sociaux que Frédéric Chatillon est soupçonné d’avoir commis au préjudice de sa société, Riwal, tantôt au bénéfice du Front national, tantôt à l’avantage du microparti Jeanne. En clair, il lui est reproché d’avoir consenti diverses faveurs indues à ces deux structures amies, poursuivies de leur côté pour en avoir profité (en droit, on appelle ça du « recel d’abus de bien social »). Dans ce maquis complexe de montages financiers et de contrats de travail, les prévenus expliquent n’avoir aucun mal à retrouver leurs petits.
En mai 2012, alors que la campagne des législatives bat son plein (lire l’épisode 5, « La France, tu l’aimes ou tu la kit »), Riwal embauche deux cadres et futures stars du Front national, David Rachline (l’actuel maire de Fréjus, dans le Var) et Nicolas Bay (aujourd’hui eurodéputé). Après avoir appartenu à l’équipe de campagne présidentielle de Marine Le Pen, ils passent deux mois au QG surchauffé de Riwal, rue Denis Poisson, dans le XVII