François Ruffin, c’est lui le patron

Né à Calais en 1975, François Ruffin grandit à Amiens. Il y est élu député de la Somme depuis 2017. D’abord journaliste au sein de son propre titre, Fakir, puis pour Le Monde diplomatique et France Inter, il documente les dégâts des délocalisations dans sa région. Très tôt, il se donne pour mission de représenter les classes populaires, reprochant à la gauche de s’en être détournée, et vient à la politique par ce combat. Bien que rattaché à La France insoumise, il cultive son autonomie. Ses influences : la Révolution française, Marx et Jaurès, ou encore des syndicalistes et activistes américains. Sa ligne : une gauche qui priorise les questions sociales, la revalorisation du travail et des conditions matérielles, et le protectionnisme, qu’il voit comme des remparts face au vote Rassemblement national.

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Johanna Silva rencontre François Ruffin à 25 ans, en 2013, dans un festival militant. Elle intègre l’équipe du journal Fakir, où, comme d’autres, elle se sent portée par l’énergie du fondateur. Merci patron !, Nuit debout, l’élection législative de 2017… Elle l’épaule dans tous ses combats, endossant un rôle de l’ombre, administratif et logistique. Jusqu’en 2018, leur étroit compagnonnage est à la fois politique, professionnel et amoureux. En 2024, elle publie un livre, L'Amour et la révolution (Textuel). Johanna Silva, 35 ans désormais, y revisite leur parcours commun sous un prisme féministe, analysant les rapports de domination qui se jouaient dans leur relation, mais aussi plus largement en politique et dans le militantisme.

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« Garçon de la cité devenu bourgeois », ancien chroniqueur gastronomique, Richard Ramos devient pour la première fois député en 2017, comme François Ruffin. Tous deux siègent alors à la commission des affaires économiques. Élu de la majorité dans le Loiret, sous la bannière Modem, il se trouve des atomes crochus avec le Picard, son « camarade de combat » face au groupe agro-industriel Bigard. Il apprécie son indépendance, sa « liberté » et loue sa volonté de rassembler.

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Syndicaliste CGT et militante communiste, Marie-Hélène Bourlard croise François Ruffin autour de 2005, alors qu’elle travaille chez ECCE, un sous-traitant de LVMH qui assemble dans la Somme des vêtements de la marque de luxe Kenzo. Un cas emblématique d’une industrie délocalisée au fil des années vers des pays à la main-d’œuvre moins chère, que le journaliste d’Amiens dénonce dans ses reportages. C’est lui qui convainc les ouvrières d’acheter une action LVMH pour s’exprimer lors d’une assemblée d’actionnaires, une méthode qu’il appliquera dans d’autres groupes. Dix ans plus tard, Marie-Hélène Bourlard met le reporter en relation avec Jocelyne et Serge Klur, deux ouvriers licenciés qui deviendront les protagonistes de Merci patron !

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Damien Maudet, 27 ans, a suivi de près le parcours de François Ruffin depuis Merci patron ! et sa première campagne législative. Fils d’une aide à domicile, lui aussi se lance en politique « pour qu’on entende ceux qu’on n’entend jamais, issus des milieux ruraux et populaires ». Militant au sein de La France insoumise, il devient assistant parlementaire de François Ruffin au cours de son premier mandat, entre 2020 et 2022. Cette année-là, il se lance lui-même en campagne, s’inspirant des méthodes de son mentor, et est élu député Insoumis de Haute-Vienne.

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