De Nice
Bryan Masson avait acquis son quart d’heure de célébrité warholien en traitant ses collègues du Front national niçois de « cas soc’, des abrutis finis, des mecs finis à la pisse, en veux-tu en voilà ! », dans un documentaire diffusé en mars par C8 (lire l’épisode 3, « Le Front national gêné par sa frange brune »). Le dirigeant du FNJ dans les Alpes-Maritimes y traitait aussi de « tapettes » des jeunes frontistes rencontrés à Lyon, « tous des chochottes ». Les propos révisionnistes tenus dans le même docu par le conseiller régional FN Benoît Loeuillet avaient provoqué une réaction rapide du FN : suspension de Loeuillet, annonces d’un audit général sur la fédération des Alpes-Maritimes et de la suspension des investitures aux législatives. Mais en ce jeudi de l’Ascension où nous le retrouvons, Bryan Masson, jeune homme affable et ambitieux, est actif, comme si de rien n’était, auprès de Philippe Vardon, qui lance sa première réunion publique à Nice pour les législatives, dans une circonscription où Marine Le Pen a fait 42 % au second tour de la présidentielle.
Bryan Masson affirme qu’il n’a pas été sanctionné et reste patron du FNJ, en plus des Jeunes avec Vardon, le parti lui appliquant une bienveillance toute macronienne. Pour Lionel Tivoli, secrétaire départemental, l’affaire semble close : « À part contre Benoît Loeuillet, il n’y a pas eu de sanction. » Bryan Masson, lui, tente de minimiser ses « propos d’un jeune de 20 ans » mais n’a « pas envie » de s’expliquer car « ce serait donner du crédit à des méthodes de voyous », le docu ayant été réalisé en caméra cachée. L’étudiant en prépa littéraire n’a pourtant pas porté plainte contre C8 qui montrait, outre son mépris pour les militants du FN, sa préférence pour ceux qu’il appelait « les vrais », les Identitaires, d’où son mentor Philippe Vardon est issu. Il confortait ainsi ceux qui, au sein de la fédération, estiment qu’ils ont « noyauté » leurs rangs, mais lui conteste être Identitaire : « Ma première et seule adhésion, c’est au Front national, quand j’avais 15 ans. »
Sur le parvis de l’ancienne gare du Sud, en cette fin d’après-midi, une petite centaine de militants sont venus écouter Philippe Vardon qui, contrairement à la plupart des militants et responsables de son parti, refuse de parler aux Jours : il n’a pas apprécié que l’on parle de « frange brune » dans le titre de l’épisode 3 de cette série. Pourtant, le conseiller régional, qui envoie ses messages depuis un