Faire le coming out de son identité de genre, c’est dire à celleux qui nous entourent qu’on ne correspond pas à leurs attentes. Qu’on n’est pas exactement comme nos proches l’imaginent. Faire son coming out, c’est réussir à poser des mots sur ce qui bouge à l’intérieur, qu’on a souvent gardé longtemps pour soi. C’est prendre son courage à deux mains et se dire que cette fois-ci, c’est la bonne : on va l’exprimer à haute voix ou par écrit. Trouver le courage et se confronter à la maladresse, la non-compréhension, l’expression d’une déception, aux questions auxquelles on ne peut parfois pas répondre. Ou même à la colère, au rejet, à la violence.
Le coming out n’est pas nécessairement un moment solennel où on assoit sa famille et ses ami·e·s avant d’annoncer qu’on est différent de ce qu’iels croyaient. Dans la bande d’ami·e·s que suivent Les Jours, iels auraient d’ailleurs souvent préféré que les choses soient plus simples, qu’iels aient la possibilité de simplement exprimer les choses, sans effet d’annonce.
Dans ce nouvel épisode de notre podcast Je, tu, iel, nous donnons la parole à celleux de la bande qui ont bien voulu nous raconter ce moment. Cet instant où il a fallu exprimer clairement qu’iels étaient. Et puis après, lorsqu’il a fallu revenir expliquer, corriger, clarifier ce qui était encore bancal : les nouveaux pronoms à utiliser pour les désigner, le prénom qui change, et puis le corps aussi. Écoutez dans cet épisode le témoignage de Jean-Loup, Gabe et Léo.
Dans le coming out de genre, il y a deux difficultés. Iels doivent expliquer ce qu’iels ressentent : comment le genre qui leur a été assigné à la naissance ne correspond pas à ce qu’iels sont. Mais il faut aussi être pédagogique, réussir à expliquer que ce n’est pas qu’une histoire personnelle, qu’iels ne sont pas les seul·e·s. Et aussi aider leurs proches à comprendre ce décloisonnement du genre. C’est donc remettre en question l’évidence : il n’y a pas que le genre masculin et le genre féminin. Interrompre la narration familiale, être l’élément perturbateur. Par exemple, il est encore difficile pour certains parents, qui avaient pourtant intégré le changement de genre de leur enfant, d’arrêter de dire « ma fille » ou « mon fils ».
Le coming out, c’est raconter son histoire. Faire une deuxième lecture des faits connus de ses proches, raconter des éléments qu’on a gardés secrets. Et souvent, décentrer l’histoire personnelle pour se concentrer sur les réactions de son entourage. Tout d’un coup, une histoire qu’on vivait seul·e, face à soi-même, se retrouve avec une multitude de personnages qui ont chacun et chacune leurs questions, leurs réactions, leurs idées. Comme si iels étaient dépossédé·e·s de ce qui est en train de leur arriver.
Cette série est racontée en sons et en images. Le podcast de l’épisode est disponible ici, sur le site des « Jours », et sur les applications habituelles – Apple, Deezer, Spotify, Soundcloud et le flux RSS – pour que vous puissiez les télécharger et les écouter où vous voulez. Un nouvel épisode sera ajouté chaque dimanche sur ces plateformes, ainsi que sur LesJours.fr, où vous bénéficierez d’éléments bonus : vidéos, photos, sons…