À sa droite, Nicole Belloubet et Laurent Nuñez. À sa gauche, Christophe Castaner et Agnès Pannier-Runacher. Encadré par ce service d’ordre gouvernemental (une garde des Sceaux, un secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, ledit ministre de l’Intérieur, une secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie), lunettes (pas de piscine) sur le nez, Édouard Philippe s’est livré ce lundi à huit minutes d’annonces solennelles sur le maintien de l’ordre. On se serait presque crus en janvier quand il sonnait l’heure du tournant sécuritaire sur TF1. Certes, le décor a changé, Gilles Bouleau a disparu, mais le Premier ministre réagit de la même façon aux violences qui ont marqué la manifestation parisienne du samedi précédent. Bilan cette fois-ci : des affrontements avec les forces de l’ordre sur les Champs-Élysées, l’incendie du Fouquet’s, d’une agence bancaire, de barricades, de kiosques à journaux, le démontage de grandes enseignes plus ou moins luxueuses. Confronté aux critiques de l’opposition, des syndicats de police, des associations de commerçants et on ne va pas égrainer toute la liste, le gouvernement s’est senti contraint de donner des gages. Mais Édouard Philippe adresse aussi un message plus général à la population après quatre mois de mobilisation mouvementée des gilets jaunes : pouce, c’est assez (dit la baleine), force à la loi, dispersez-vous.
« Dès samedi prochain », promet Édouard Philippe, la tolérance zéro s’appliquera face à ces « émeutiers » qui ne sont « pas des manifestants ».