Quentin est équipé. Le prof de fac le dit même avec le sourire tellement sa fatigue est devenue une obsession, presque une activité. Et il en est persuadé, cet épuisement vient de ses difficultés à dormir. Seulement, il cherche des preuves. Depuis quelques jours, il dort avec un bandeau Dreem 2 autour du crâne, qui enregistre ses cycles de sommeil. « Mon bilan hebdomadaire n’est pas trop mauvais mais l’appli enregistre l’insomnie comme du sommeil léger ! C’est pas totalement au point… » Le bandeau permet également de diffuser des sons doux, comme le bruit d’une chute d’eau, censés augmenter les ondes lentes du sommeil profond, mais la fois où le jeune père a utilisé cette fonctionnalité, il s’est retrouvé avec une migraine. « J’arrivais en vacances en Bretagne au même moment, c’est peut-être l’effet du grand air aussi… Mais bon, je n’ai jamais réessayé. » Quentin a suivi une psychothérapie et, depuis peu, une « thérapie comportementale sur un site internet ». Il a également « mis la généraliste sur le coup », qui l’a envoyé faire une polysomnographie au CHU de Dijon, où il habite.
L’examen nécessite de passer une nuit à l’hôpital, dans une chambre à part. Le patient est surveillé par une caméra infrarouge. Il porte un masque nasal relié à un appareil de pression positive continue. Et des électrodes sur le corps : sur le menton, le front, les tempes, les doigts, le thorax, l’abdomen, etc.