La prière était recommandée au IVe siècle au moine nonchalant pour lutter contre son acédie, ce « fort découragement », ce « sentiment de perte de sens lié aux activités religieuses et à la foi, responsable d’un sentiment de fatigue et de tristesse durable » (lire l’épisode 7, « La fatigue, cette colère endormie »). La prière visait à déjouer les pensées obsessionnelles. Des activités physiques, manuelles, prenantes
Quentin, le prof de fac épuisé, pratique la méditation zen depuis un an. Une heure par jour sauf le week-end. Quand il s’investit, il le fait à fond. Et quand il choisit une activité, il privilégie la version aride. Le zazen se pratique assis, sur un petit coussin face à un mur. Une attention particulière est portée à la posture, à la respiration et au passage des pensées. Quentin rejoint des habitués qui pratiquent plusieurs fois par jour, passent la journée au dojo et s’investissent dans les multiples activités des lieux. Se rendre service les uns aux autres fait partie de l’esprit enseigné. Ce qui plaît à Quentin. Mais surtout, il apprécie tellement les effets de cette méditation qu’il sait désormais que, même durant les périodes de grandes insomnies, il n’a « rien de mieux à faire » que de se lever à 5 heures pour aller s’asseoir sur son coussin.
Je fais en trois heures ce que je n’avais pas fait en trois mois : réparer la bagnole, envoyer des courriers… Avec la méditation, je me découvre plus d’énergie que je ne le pensais.
« Quand je médite, je peux avoir envie de dormir parce que je sors enfin de ma rumination anxieuse de la nuit et donc, là, je pourrais tout à fait me laisser aller. » Mais il ne le faut pas. Le maître zen dispose d’une canne légère pour rappeler à celles et ceux qui s’affaissent que tel n’est pas le but. Quentin le raconte en souriant. Ce qui compte, c’est qu’il