Dans le texte de la loi « immigration » telle que votée mardi 19 décembre grâce aux voix du Rassemblement national (lire l’épisode 8 de la série Immigration : il était une loi), il y a la généralisation du juge unique à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Un magistrat décidera seul du sort des demandeurs d’asile qui contestent les décisions de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, devant la CNDA, là où une formation collégiale composée d’un magistrat et de deux assesseurs était la règle. Nombre d’observateurs craignent un durcissement : la position du juge unique après avoir écouté les requérants et leurs conseils ne sera plus contrebalancée. Imaginez maintenant que le stade d’après soit celui où un juge décide seul des demandes d’asile, sur dossier, depuis son cabinet. Convenez que cela irait plus vite. Eh bien c’est déjà possible dans certains cas : ça s’appelle statuer par ordonnance. Le magistrat rejette par écrit et sans audience les dossiers qu’il considère irrecevables ou sans élément nouveau.
Maintenant, lisez cette histoire que vous révèlent Les Jours, après celle du juge Jean-Marie Argoud, récusé puis exclu de la Cour à la suite de nos révélations sur ses positions racistes, antisémites et homophobes sur les réseaux (lire les épisodes 12 et 13). Cette fois-ci, c’est l’histoire de la juge de la CNDA qui rejette le plus de demandes d’asile en France sans voir aucun demandeur d’asile.