Quelle émotion, les amis, chers amis, chers abonnés, chers jouristes, chers compatriotes ! Oui, quelle émotion fut la nôtre quand nous reçûmes – hélas via les internets et non dans un écrin de papier gaufré apporté par un garde républicain, mais tout de même orné du macaron doré du logo de la France –, l’invitation. « Réception offerte par le Président de la République à l’occasion des vœux à la Presse », tel était l’objet du mail, majuscule à « presse » incluse, c’est bon pour l’ego. Et le texte, lui, dit que le président de la République nous « prie de bien vouloir assister à la réception qui sera donnée au Palais de l’Élysée, à l’occasion des vœux à la presse, le mercredi 3 janvier 2018 à 17 heures 30 ». Forcément, ça ne se refuse pas. D’abord parce que nous n’aurons jamais été aussi près du but de cette obsession, In bed with Emmanuel Macron ; ensuite parce que nous n’aurons jamais été aussi près de l’objet de ladite obsession : « L’Élysée côté pile et côté médias ». On a foncé.
Car enfin, hormis quelques maigres et rares rencontres (deux-trois interviews dans la presse, un trois contre un sur TF1 et une aimable causerie pédestre avec Laurent Delahousse), c’est la première fois qu’Emmanuel Macron rencontre le peuple honni : les journalistes. Ceux qu’il fuit depuis son élection du fait de sa « pensée complexe » (dixit un conseiller).