Depuis dimanche et jusqu’à samedi prochain, Emmanuel Macron est embarqué dans une « itinérance mémorielle » entre commémoration du centenaire de l’armistice et rencontre avec les Français (lire l’épisode 23, « Itinérance d’un Président rincé »). Dans sa suite, une caravane de journalistes et, parmi eux, quelques taupes des Jours pour raconter ce very presidential trip. Bien sûr, dans cette fausse lettre d’un poilu, tout est vrai.
Ma petite femme chérie,
Il nous faut faire attention : j’ai appris que l’état-major ouvrait nos lettres et consultait notre correspondance. Je t’explique : sur la messagerie cryptée Whatsapp, l’Élysée a mis en place un canal qui lui sert à correspondre avec les troupes de journalistes présentes sur l’itinérance, et voilà qu’on m’informe que mes lettres y ont été postées !
Mais pourtant, dût-il m’en cuire, je ne me tairai pas. Ce matin, à Maubeuge, peut-être l’auras-tu vu, mais le président de la République est revenu une nouvelle fois sur l’affaire Pétain (lire l’épisode 25, « Charleville, nous voilà ! »). Et pour nous accuser nous, les journalistes : « Le pays a besoin d’autre chose que de la boîte à folies dans laquelle vous êtes collectivement installés. » Quel paltoquet ! Mais c’est pourtant lui, Emmanuel Macron qui, tout seul comme un grand, s’est tiré une balle dans le godillot !
Ce matin encore, il a refusé, sous l’œil de toutes les caméras du service cinématographique des armées réunies, de reconnaître une « erreur » dans le fait de rendre hommage à Pétain en tant que vainqueur de Verdun : « Ce qui était une erreur, c’est d’en faire une polémique comme vous l’avez fait. » C’est quand même fort de café, ma petite femme chérie ! Alors que c’est lui qui nous a entraînés dans ce qu’on peut appeler désormais la « Grande Guerre ».