De Jérusalem
C’est à 7 heures heure locale que, ce vendredi 24 novembre, le cessez-le-feu temporaire est entré en vigueur dans la bande de Gaza. Quarante-huit jours après les massacres commis par le Hamas en Israël le 7 octobre (lire l’épisode 1, « D’Israël à Gaza, la mort aux trousses »), quarante-huit jours qu’en retour l’État hébreu bombarde méthodiquement le territoire palestinien (lire l’épisode 2, « “C’est pas la faim qui nous tuera mais un bombardement” »). La trêve doit durer quatre jours. Les treize premiers otages, des femmes et des enfants, ont pu être libérés un peu avant 16 heures et récupérés par le CICR (Comité international de la Croix-Rouge). Annoncé ce mercredi, l’accord entre Israël et le mouvement islamiste aura donc mis plus de quarante-huit heures à devenir effectif. Quarante-huit heures de stress extrême pour les familles d’otages, et de mystérieux rebondissements.
Le 22 novembre à l’aube, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le Hamas annoncent avoir scellé un deal pour la libération de cinquante otages, contre celle de cent-cinquante prisonniers palestiniens, grâce à un médiateur-clé : le Qatar. Un échange accompagné de quatre jours d’arrêt des combats dans la bande de Gaza. L’accord doit être mis en place sous 24 heures. Mais finalement, le mercredi soir, tout est repoussé à ce vendredi. Pourquoi ce délai ? Les explications sont confuses. Le chef du Conseil national de la sécurité israélien, Tzachi Hanegbi, indique alors que les négociations se poursuivent. En face, un responsable palestinien fait savoir à l’AFP que des discussions de dernière minute sur les « noms des otages israéliens et les modalités de leur remise » à une tierce partie sont toujours en cours. Finalement, c’est seulement ce jeudi soir que la confirmation tombe, avec une première liste transmise aux autorités israéliennes.
Ce genre de pourparlers est toujours périlleux et les accords passés extrêmement fragiles jusqu’à la dernière minute, rappelle Gershon Baskin, l’un des négociateurs à l’œuvre aujourd’hui. Entre 2006 et 2011, il avait été l’un des principaux acteurs de la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit. « Tant que ce n’est pas fait, rien n’est fait », indique-t-il aux Jours. Et d’ajouter cet autre point crucial : « Lorsque vous négociez avec quelqu’un, vous ne menacez pas de le tuer. » C’est pourtant ce qu’a fait Benyamin Netanyahou, ce mercredi soir encore.