«Ça reste là, au fond de l’estomac. C’est un nouveau poids au quotidien… » Le mal-être qui l’habite depuis le début de la guerre en Ukraine, Zélie, la jeune militante écolo suivie par Les Jours (lire l’épisode 3, « La jeunesse qui prend parti »), le connaît bien. Il ressemble beaucoup à celui qui motive son écoanxiété : c’est un sentiment d’impuissance face à un monde qui sombre dans le chaos. La jeune femme s’est d’abord raccrochée aux threads sur Twitter d’Anna Colin Lebedev, sa prof de science politique à la fac de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, spécialiste des sociétés post-soviétiques – bien connue également de nos lecteurs. « Elle nous parle du conflit avec une vision très approfondie de la situation, tout en gardant une distance pour ne pas être alimentée par la peur. C’est une grande chance de l’avoir en tant que professeure. » Mais s’informer n’était pas suffisant pour Zélie, il lui fallait agir.
En stage à la municipalité de Poitiers, elle demande dès le début du mois de mars à suspendre sa convention et annonce à sa mère qu’elle compte se rendre en Ukraine. « Elle était surprise. Pas à propos du fait que je parte mais que je ne lui propose pas de venir ! » Directrice de l’école de cinéma de Tours, cette dernière s’organise et prend des congés. Après quelques conversations d’ordre logistique