«Métier de journaliste bafoué », « ambiance pesante », « climat délétère », « réorganisation officieuse », « salariés usés »… Non, il ne s’agit pas là de la compilation des pires extraits des épisodes de L’empire sur le service des sports de Canal+. Ce sont bien les propres mots de l’inspectrice du travail qui vient de terminer son enquête et en adresse les conclusions à la direction de Canal+ dans une lettre que Les Jours se sont procurée. Et la lettre est on ne peut plus sévère envers l’entreprise que l’inspection du travail accuse tout bonnement de faire du « chantage à l’emploi ». Bienvenue dans la maison Bolloré, madame l’inspectrice.
Cette enquête avait été déclenchée par le droit d’alerte lancé par les élus de Canal+ pour « atteinte à la liberté individuelle » et pour « danger grave et imminent » au mois d’avril (lire l’épisode 162, « À Canal+, le service des sports en état d’alertes »). La deuxième fois seulement en 37 ans de chaîne cryptée qu’une telle procédure était lancée. Justification : la situation ubuesco-dramatique au service des sports. Rappelons le déclencheur : l’éviction, en novembre 2020, de l’humoriste des sports Sébastien Thoen pour avoir moqué, dans un sketch pour le site de paris en ligne Winamax (il était autorisé à travailler pour eux), le café du commerce populiste et xénophobe ordinaire de Pascal Praud sur CNews et son invité permanent, l’ex-RN Jean Messiha (lire l’épisode 144, « Bolloré : souriez, vous êtes viré »).