Bolloré à l’Assemblée : « Je suis tout doux et pas du tout un Attila »
C’était au tour du saint-patron de Canal+ de passer devant la commission d’enquête. Au menu : esquives et amnésie. Replay du live des « Jours ».
Ses apparitions sont trop rares pour ne pas sauter à pieds joints sur l’occasion : ce mercredi 13 mars, Vincent Bolloré parle. Après sa valetaille du groupe Canal+ interrogée il y a deux semaines une journée durant (lire l’épisode 200, « L’empire Bolloré exposé façon puzzle à l’Assemblée ») et en attendant, jeudi 14 mars, l’audition de son bouffon Cyril Hanouna, c’est à lui de prendre la parole, auditionné pendant deux heures par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la télévision numérique terrestre (TNT). Officiellement, Vincent Bolloré est entendu en sa qualité d’actionnaire majoritaire de Vivendi (à près de 30 %), elle-même proprio de Canal+ qui détient les autorisations d’émettre de C8 et CNews. Et ces dernières, au casier singulièrement lourd et sans commune mesure avec leurs rivales (lire l’épisode 198, « CNews et C8 ont chaud aux fréquences »), sont particulièrement dans la sauce alors que l’Arcom s’apprête à procéder d’ici l’été au renouvellement d’une quinzaine de fréquences.
Officieusement, c’est un tout autre Vincent Bolloré que reçoivent les députés de la commission présidée par Quentin Bataillon (Renaissance) et initiée par Aurélien Saintoul (LFI). C’est celui qui, bien qu’il n’ait plus aucune fonction opérationnelle ni au sein du groupe Canal+, ni chez Vivendi, est derrière chacune de leurs décisions, leurs choix, leurs lignes. Économiques, certes, mais surtout et de plus en plus idéologiques.
C’est le saint-patron de l’empire Bolloré (et le totem de L’empire, notre saga au très long cours) ; c’est celui dont les salariés ne prononcent pas le nom mais qu’ils appellent « l’actionnaire » ; c’est l’habile raider devenu le golgoth des médias réacs ; c’est le haut-parleur beuglant et mugissant de l’extrême droite ; c’est CNews et