La chaîne survivra-t-elle à l’audition de ses dirigeants ? Ce lundi, ils ont irrité les conseillers de l’Arcom à force d’arrogance, de déni et d’incompréhension feinte.
Quelles vies que celles de Serge Nedjar et de Thomas Bauder. Pensez que toute la journée du directeur de CNews et de celui de l’information de la chaîne se passe à appuyer frénétiquement sur le bouton d’un boîtier installé sur leurs bureaux respectifs les reliant à la régie – un « Intercom », ça s’appelle – pour éviter que des horreurs soient dites à l’antenne. On imagine, les pauvres, leur index tout enflé de tant de pressions incessantes, l’ongle usé, la pulpe du doigt martyrisée, l’empreinte digitale qui peu à peu s’efface. Ce sont des héros, en fait, qui se sont présentés face à l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) ce lundi matin pour défendre la reconduction de CNews, la chaîne d’information et de déformation du groupe Canal+, dont l’autorisation d’émettre sur la TNT est remise en jeu, comme celle de quatorze autres petites camarades, Oui, des héros. Parce que, à les en croire, ce sont eux qui font que CNews ne pue pas du bec pendant 99,988 % du temps.
Le chiffre est précis, calculé on ne sait comment d’ailleurs, et l’argument déjà poncé par le groupe Canal+ lors de l’audition de C8 la semaine dernière (lire l’épisode 208, « Hanouna : le jour où l’Arcom a marché sur C8 ») : les manquements de CNews ne représenteraient que 0,012 % du temps d’antenne ; 0,012 % des quinze heures trente de direct par jour, imaginez donc tout ce à quoi le téléspectateur échappe grâce aux deux index héroïques sus-cités.