C’est toujours étonnant à observer, une entreprise de démolition. Triste et fascinant à la fois. La wrecking ball s’abat et s’abat encore sur l’immeuble jusqu’à ce qu’il s’effondre sur lui-même. Voilà ce que vit i-Télé depuis des mois que Vincent Bolloré a mis la main sur Canal+ et le dernier coup porté ce vendredi devrait parachever le travail. Suite à la pathétique affaire de l’arrivée de Jean-Marc Morandini sur la chaîne info, la direction du groupe a en effet annoncé que les journalistes pourraient prétendre à la clause de conscience qui permet, en cas de désaccord avec la ligne éditoriale de son média, de partir avec les indemnités prévues en cas de licenciement. En clair : t’es pas content, tu prends ton chèque et tu te casses.
Rembobinons. En juin dernier, l’annonce de la venue de Jean-Marc Morandini sur i-Télé pour une émission quotidienne commence à sérieusement démanger la rédaction, pas exactement convaincue par les qualités professionnelles du bonhomme. En juillet, avec la révélation par Les Inrocks du hobby vidéaste de Morandini, les journalistes se grattent de plus en plus. En septembre, c’est l’urticaire géant qui guette avec la mise en examen de l’animateur pour « corruption de mineurs » et « corruption de mineurs aggravée » dans une autre affaire, mais l’annonce d’un renoncement par la direction apaise.