Dans toute bonne saga, il faut des personnages revenus d’entre les morts et d’autres qui s’éclipsent soudainement. L’empire de Vincent Bolloré n’échappe à la règle : voici un éternel retour et voilà un nouveau départ sur CNews. Le premier, déjà annoncé, mais dont Le Parisien précise ce vendredi qu’il se fera dès septembre et entre 11 heures et midi, c’est celui de Jean-Marc Morandini. Le second, c’est celui d’Olivier Galzi qui, après sept années de présentation, quitte la chaîne info.
Il en a informé ses équipes cette semaine, avant d’envoyer un mail à toute la rédaction. Il faut dire que le présentateur de Galzi jusqu’à minuit (nous aux Jours, on préfère dire « Galzi jusqu’au bout de la nuit », mais on est un peu farceurs) n’avait pas vraiment le choix. Sa tranche sera dès la rentrée squattée par la rediffusion de l’émission d’Yves Calvi, celle qu’il fera à partir de septembre sur… Canal +. La redif, un astucieux subterfuge (lire l’épisode 64, « Bolloré met un contrat CNews sur Calvi ») trouvé par la direction pour embaucher le matinalier de RTL ainsi que toute son équipe sous contrat CNews, et remplir artificiellement son obligation de remplacer les 83 CDI et CDD partis suite à la grève de novembre dernier.
En mettant Morandini à 11 heures, ils pourront toujours dire que si ça ne marche pas, c’est parce que l’horaire est pourri.
Belle ironie, quand on se souvient que ce mouvement en forme de boucherie sociale avait eu pour déclencheur un certain Jean-Marc Morandini. L’animateur, mis en examen pour corruption de mineurs et corruption de mineurs aggravée, n’avait tenu, seul au milieu d’une antenne en grève, qu’une semaine son émission, Morandini Live, qui avait réussi l’exploit, en un temps record, de récolter une mise en demeure de la part du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour « manquements aux exigences d’honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information ».
Beaucoup, chez les ex ou actuels journalistes d’i-Télé/CNews, avaient pour théorie que Morandini n’avait servi que d’épouvantail pour se débarrasser d’une rédaction jugée trop remuante. Et même l’annonce récente de son retour a déclenché plus de sourires narquois et de « encore… » que de banderoles. « Là, ils nous ont bien eu, celle-là, on ne s’y attendait pas », réagissait un journaliste vendredi. « Celle-là », c’est-à-dire cet horaire-là et dès septembre. « En le mettant à 11 heures, ils pourront toujours dire que si ça ne marche pas, c’est parce que l’horaire est pourri », poursuit le même salarié.