Juin 2015-septembre 2017. En à peine plus de deux années de règne absolu, Vincent Bolloré a fait du bar branchouille qu’était Canal+ une gargote mal famée où le client est rare et l’ambiance délétère. C’était, en ce lundi 4 septembre, comme pour les enfants, la rentrée des chaînes du groupe et celle des trois symboles de la conquête de Canal+ par Vincent Bolloré : Yves Calvi, chargé d’écoper sur ce qui est censé être le navire amiral ; Cyril Hanouna qui, sur C8, rempile encore après une saison passée à se bouffer le nez avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (vainqueur, pour l’instant, le CSA avec une amende de 3 millions d’euros), et Jean-Marc Morandini que ni les pratiques journalistiques douteuses, ni les démêlés judiciaires, ni même l’hémorragie de départs qu’il déclencha à feu i-Télé, n’a empêché d’être à l’antenne de CNews. Une rentrée que Les Jours ont racontée en direct tout au long de ce lundi crucial dans la vie de L’empire : Vincent Bolloré a tant et si bien fait que les abonnements à Canal+ sont passés au cours du premier semestre 2017 sous les cinq millions de clients.
« Ne soyons pas bégueules : c’est la seule promesse respectée par la direction. » Le rire est jaune dans la bouche de cette journaliste de CNews. Cette promesse était couchée dans le protocole de sortie de grève en novembre dernier : les journalistes de la chaîne auraient le droit de ne pas travailler pour Jean-Marc Morandini.