«Mes chers amis »… « “Mes chers amis !”, maugrée un salarié de Canal+ à la lecture des premières lignes du mail envoyé par Vincent Bolloré ce mercredi à tous ses salariés. Jusqu’ici, il n’a pas montré beaucoup d’affection envers nous… » On le voit, l’ambiance n’est pas exactement au bisou-bisou du côté de la chaîne cryptée, et le mail de Vincent Bolloré, envoyé ce mercredi 2 mai à 9 h 10, dont Les Jours ont eu copie, destiné à s’expliquer et à rassurer, va avoir du mal à réchauffer l’atmosphère.
C’est la deuxième fois que Vincent Bolloré prend la parole depuis sa mise en examen – sans contrôle judiciaire – la semaine dernière par les juges Aude Buresi et Serge Tournaire du pôle financier pour « corruption d’agent public étranger », « complicité d’abus de confiance » et « complicité de faux et usage de faux ». Il est en bonne compagnie : Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, est mis en examen pour les mêmes motifs. Jean-Philippe Dorent, directeur du pôle international d’Euro RSCG, filiale du groupe Havas, est lui placé sous le statut de « témoin assisté » pour « corruption d’agent public étranger ». Ce qui signifie qu’il existe à l’encontre de Vincent Bolloré des indices graves ou concordants, tout en étant présumé innocent de ce dont la justice le soupçonne. C’est-à-dire d’avoir sous-facturé des prestations d’Havas, la filiale communication du groupe Bolloré (