Hyperactive, bipolaire, borderline. De nombreux maux ont été apposés à côté de son nom. Essia B., 44 ans, jugée depuis le 6 février devant la cour d’assises de Paris, parle « d’errance dans les diagnostics médicaux » pour résumer les troubles dont elle souffre. « Quand j’étais enfant, j’étais hyperactive. J’ai été soignée à la Ritaline en étant adulte. » Sa mère, Michèle B., à l’audience, se souvient très bien de cette période : « Au début, c’est génial, et puis c’est diabolique. Elle demande à en prendre plus et encore plus. On dit qu’elle peut devenir addict alors on arrête. » Plus tard, une clinique du XIVe arrondissement de Paris dira à sa fille qu’elle souffre de troubles bipolaires. Au détour d’autres consultations, les psychiatres s’accordent parfois pour dire qu’elle présente « typiquement une personnalité borderline ».
Dans le box vitré de la salle d’audience, Essia B. s’accroche à cette dernière appellation ; les psychiatres qui l’ont examinée pendant l’instruction se sont arrêtés sur la même. La longue ordonnance prescrite par son médecin lui permet de tenir le coup durant le procès, tout en la plongeant, semble-t-il, dans une forme de léthargie qu’elle regrette. Valium, Nozinan, Risperdal et quatre antidépresseurs différents l’aident à faire face aux témoignages des victimes. La justice lui reproche d’avoir mis le feu au 17 bis rue Erlanger, son immeuble du XVI