Ils ne sont pas fatigués. Cette semaine, pendant que le gouvernement tentait de déminer le projet de loi El Khomri auprès des syndicats de salariés, les étudiants et lycéens ont continué à se mobiliser. Les prochains grands rendez-vous, jeunes et moins jeunes confondus, sont prévus les 24 et 31 mars.
Lundi 14 mars, 15h30, calme plat à Bordeaux 3
L’arrêt de tram Montaigne-Montesquieu dessert la fac de droit, celle de sciences humaines et Sciences-Po, à 6 kilomètres du centre-ville de Bordeaux. Sur les parois en verre de la station et les murs alentour, il reste des affiches appelant à la manif du 9 mars contre la loi El Khomri. Elle a réuni entre 10 000 et 15 000 manifestants à Bordeaux. D’autres tracts ont été collés pour la « Israeli apartheid week », un cycle de conférences organisé par Génération Palestine, le NPA et Solidaires. Mais à trois jours de la prochaine mobilisation contre la loi El Khomri, les panneaux d’affichage sont encore muets à ce sujet. Pas non plus d’AG en vue dans l’immense amphi Aula Magna de Bordeaux 4, un bloc de béton posé sur l’esplanade pouvant accueillir 1 000 personnes. Ici comme ailleurs en France, la souplesse des mouvements étudiants permettra sans doute de prendre des décisions à la dernière minute.
De l’autre côté de la pelouse qui se transforme l’hiver en champ de boue, Sciences-Po paraît aussi endormie. Edouard, qui termine son master dans deux semaines par un stage de six mois, sait seulement qu’il y aura manif jeudi.