Avant de se retrouver sur les bancs du tribunal correctionnel de Paris, les quatre prévenus s’étaient croisés, sans se connaître, lors d’une Nuit debout débordante. Dans la nuit de samedi à dimanche, une manif sauvage draine 300 personnes du côté de chez Manuel Valls, qui habite le XIe arrondissement. Le commissariat du quartier est généreusement caillassé et quelques agences bancaires se font ravaler la façade. Place de la République, aux confins des IIIe, Xe et XIe arrondissements, des blocages de la circulation sur fond de tensions nocturnes avec la police se concluent par l’incendie d’une Autolib, vers 4 heures du matin, tandis que volent projectiles, lacrymos et cartouches de flashball.
La soirée en est là quand les policiers cueillent – séparément – quatre jeunes hommes alcoolisés, formellement identifiés
comme des lanceurs de bouteilles en verre. Un destin joueur a composé l’échantillon parfait. Un lycéen, un étudiant, un jeune travailleur et un SDF sont jugés ensemble ce mardi pour violences volontaires contre la police, en comparution immédiate après 48 heures de garde à vue. En émeute comme en amitié, c’est l’intention qui compte : aucun agent n’a été blessé par les objets lancés dans leur direction.
Deux membres de la « legal team » de la Nuit debout assistent à l’audience. Lundi, expliquent ces bénévoles soutenus par des avocats sympathisants, un réfugié tunisien a été condamné à huit mois de prison ferme (avec mandat de dépôt) pour