Depuis quelques jours, Tammam Jaamour va très bien
. Ce réfugié syrien retrouve peu à peu la pêche. Lui, ses parents et trois de ses quatre frères sont pourtant bloqués en Grèce depuis le mois de mars. L’ennui, l’angoisse du lendemain, le sentiment de ne pas être un jeune comme les autres
… Tout cela le turlupinait. Tammam, 19 ans, semblait être entré dans une spirale infernale : comme son frère Wissam, 15 ans, il passait la nuit sur les réseaux sociaux, s’endormait au petit matin, n’avait quasiment plus d’activités en journée. Et puis il y a eu un clash entre lui, allié à Wissam, et leurs parents. À vivre les uns sur les autres, dans deux chambres étroites, sans de quoi s’occuper, tout le monde devient plus facilement irascible. Le comportement des deux grands, qui commençaient leur journée en début d’après-midi, agaçait les parents. Pendant deux jours, les deux fils Jaamour n’ont pas adressé la parole à Mahmoud et Souhayr. Et réciproquement. Tensions à tous les étages de l’hôtel King Jason où ils sont hébergés comme en prison
, selon l’avis de nombreux réfugiés.
Pour couronner le tout, Mahmoud a cassé son portable et est devenu injoignable. Deux jours qui ont paru long à tout le monde : à Mahmoud lui-même, privé de tout lien avec son fils