Une semaine décisive s’ouvre ce lundi matin pour la Turquie. Dimanche 16 avril, le peuple doit se prononcer sur un référendum visant à modifier la Constitution, afin de concentrer tous les pouvoirs ainsi que les nominations, de juges et de fonctionnaires, dans les mains du seul président de la République, Recep Tayyip Erdogan, s’il est réélu en 2019. Si le « oui » l’emporte, les Turcs inaugureront une sorte de dictature constitutionnelle. Impensable voilà moins de cinq ans. Le pays était alors une démocratie émergente, dans laquelle les libertés publiques et les droits des minorités progressaient, notamment dans la perspective d’une adhésion européenne. Même le conflit dévastateur avec le Kurdistan turc semblait s’apaiser, un processus de paix débutait. Comment la Turquie a-t-elle pu basculer ainsi en quelques années ? Retour chronologique sur l’installation d’une dictature.