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Les Turcs vont-ils choisir ce dimanche le suicide démocratique ? Ils sont appelés aux urnes, pour un référendum leur demandant s’ils souhaitent changer de Constitution. Procédure plébéienne s’il en est. Sauf que si le « oui » l’emporte, le président de la République récupérera tous les pouvoirs, à l’abri des contrôles, et dans une quasi totale impunité. Une sorte de dictature choisie par un peuple. Recep Tayyip Erdogan s’est déjà adjugé de facto la plupart des leviers du pays, mais une victoire du « oui » donnerait une légitimité populaire à son régime autoritaire.
Erdogan appelle son projet un « régime présidentiel à la turque ». D’ordinaire dans une démocratie, un régime présidentiel, parce qu’il concentre les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, réclame des moyens de contrôle très forts, un renforcement des fonctions du Parlement, et une justice très indépendante, pour contrebalancer, éviter toute dérive. En Turquie, c’est tout le contraire qui est proposé.
Dans les amendements constitutionnels soumis au référendum, le pouvoir exécutif « appartient au Président ». Plus de Premier ministre, plus de Conseil des ministres – sans que leurs suppressions soient énoncées : leurs noms ont simplement disparu et tous leurs pouvoirs ont été intégralement transférés au Président. Ce dernier dirigerait le pays avec