Istanbul, envoyé spécial
Depuis quelques jours, les rumeurs couraient dans Istanbul. Il va se passer quelque chose en fin de semaine, il va se passer quelque chose, il ne faut pas sortir. Certains précisaient même en milieu de semaine qu’il faudrait être particulièrement vigilant samedi matin. Hier soir, vendredi, une enseignante racontait qu’elle allait pouvoir faire la grasse matinée ce matin : ses élèves l’avaient prévenue qu‘ils ne viendraient pas en cours, ils avaient décidé collectivement de sécher compte tenu de ces rumeurs.
Voilà. Depuis ce samedi matin, des hélicoptères tournent dans le ciel d’Istanbul. Un attentat suicide dans le centre a causé la mort d’au moins quatre personnes et en a blessé une vingtaine d’autres, en fin de matinée. Le ou la terroriste s’est fait exploser sur l’avenue très peuplée d’Istiklal, ancienne rue principale d’Istanbul. Tout près de l’ambassade de France et du lycée français de Galatasaray. Les policiers turcs ont rapidement bouclé une très vaste zone. Des patrouilles contrôlent les voitures dans les rues alentour. Et Istanbul reste étrangement calme.
Aux terrasses, dans le métro, on pourrait croire que les habitants ignorent ce qui vient de se passer. Mais les regards s’accrochent aux écrans des smartphones, où tout le monde cherche des précisions avant que les réseaux sociaux ne soient coupés, comme après chaque évènement grave. Et ils ne manquent pas ces dernières semaines en Turquie.