Depuis la fin de l’année 2016, deux artistes de rap français sont soupçonnés de gonfler artificiellement leurs écoutes sur les plateformes de streaming musical Spotify, Deezer et Apple Music, afin d’amorcer la pompe à ventes. PNL, deux frères de Corbeil-Essonnes, et le Marseillais Jul ont publié des albums qui ont squatté les tops numériques pendant des semaines, sans laisser grande place à des locomotives mondiales comme Drake ou même Rihanna. Une hégémonie suspecte pour le Snep, le syndicat qui représente les trois majors du disque, ce que conteste frontalement Believe Digital, qui distribue et représente Jul et PNL. Pour Believe, nouveau géant mondial de la musique, les majors tentent de masquer par cette agitation médiatique leur perte de vitesse face à de nouveaux acteurs de la musique en ligne plus dynamiques qu’elles – Believe en tête.
En effet, si les chiffres de la musique en France pour l’année 2016, qui doivent être annoncés par le Snep à la fin du mois de février, seront beaux et clinquants et pour la première fois dans le vert depuis 2002 grâce au succès du streaming payant, ils cacheront difficilement une réorganisation du secteur : Universal, première maison de disques de France depuis la fin des années 1990, a perdu de sa superbe et de 6 % à 13 % de part de marché, selon mes sources. Derrière, Believe en a gagné 7 % et est en train de devenir un quatrième géant en captant des artistes qui font baver les majors.
Celles-ci ont donc évoqué les cas Jul et PNL lors d’une réunion mensuelle du Snep à la fin du mois de novembre.