C’est presque un dogme pour les utilisateurs des plateformes de streaming musical, le préalable à toute discussion : celles-ci, à travers les algorithmes de recommandation automatisés, nous enferment dans une écoute confortable, une petite bulle cotonneuse dans laquelle on tournerait en rond au milieu de chansons qui se ressemblent toutes. J’ai pensé la même chose pendant longtemps, avec l’image d’une masse suiviste d’auditeurs coincés dans la musique à la mode livrée sur un plateau par des playlists et des recommandations sans saveur. À la fin, tout le monde finissait par écouter Ed Sheeran et Naps. Puis, ces dernières années, une succession d’études et de rapports sont venus effriter cette vision et dire que les utilisateurs de Spotify, Deezer, Apple Music et compagnie écoutent non seulement plus de musique, mais découvrent aussi davantage d’artistes et de chansons.
C’est cette étude du cabinet américain Nielsen, où 62 % des consommateurs de Spotify estiment que les algorithmes de recommandation sont leur première source de découverte de musique. C’est cette autre de 2020, interne à la plateforme suédoise cette fois, qui dit qu’une « forte diversité de consommation est associée à un usage à long terme » d’un service de streaming. C’est-à-dire que plus on écoute, plus on écoute de choses différentes. Plus récemment, c’est le syndicat des majors du disque