Ce n’est pas une blague. L’avocat d’Antoine Deltour était aussi administrateur de sociétés offshore. Au procès LuxLeaks, Me Philippe Penning, le défenseur du lanceur d’alerte, avait bataillé contre l’opacité de PricewaterhouseCoopers (PwC), l’ex-employeur de Deltour. Mais, avec ses associés (notamment son père, Jim), Philippe Penning était un utilisateur régulier du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca et enregistrait, au nom de ses clients, des sociétés-écrans aux îles Vierges ou aux Bahamas.
L’information, révélée par Le Monde, a fait sourire au Luxembourg – l’arroseur arrosé
, pouvait-on lire sur un forum –, mais n’a pas surpris grand monde. Être un prête-nom, ou domicilier une société-écran afin d’aider des riches particuliers ou des multinationales à ne pas payer d’impôts, est un métier tout ce qu’il y a de plus officiel au Grand-Duché. C’est même une industrie. Mais à l’heure où le Luxembourg dit être devenu transparent, le business de l’opacité ne veut toujours pas se dévoiler. Le Luxembourg est une cible de la presse internationale, et surtout de la presse française. Nous sommes donc très prudents avant de nous entretenir avec des journalistes étrangers
, nous a déclaré le dirigeant d’une entreprise de domiciliation qui, à l’image de nombre de ses confrères, a refusé de nous parler de son métier. Tant pis. Pour poursuivre notre voyage au pays de la grande évasion, nous avons juste pris des chemins de traverse : en allant fouiller dans le