Dans le monde des entrepreneurs, on le remarque. Mal rasé, le cheveu long, habillé le plus souvent d’un jean et d’une veste sous laquelle un tee-shirt échancré laisse dépasser poils et collier lesté d’une grosse croix, Jacques-Antoine Granjon, dit « JAG », n’a pas le look d’un PDG du CAC 40. Mais, quand il s’agit d’affaires, le patron de Vente-privee.com, leader français des ventes événementielles et du déstockage, ne fait pas dans l’originalité. Après enquête, Les Jours sont en mesure de révéler que Granjon, sa femme et ses associés sont des adeptes assidus du Luxembourg, que ce soit pour leur propre patrimoine ou pour la stratégie de Vente-privee.com.
Je crée des emplois, j’investis, et savoir qu’un autre, qui fait pareil mais qui gère depuis le Luxembourg, paie dix fois moins d’impôts que moi, c’est insupportable !
De cela, JAG ne parle jamais. Normal, direz-vous : ce n’est pas quelque chose dont on se vante. Mais ce qui confine à la schizophrénie, c’est que, lorsqu’il intervient dans les médias – et il y est souvent –, l’homme dénonce sans relâche les paradis fiscaux. Et se plaint de la concurrence déloyale de ceux qui y sont présents. Lui se glorifie d’être resté en France, malgré la pression fiscale. « On vit en France, on veut que ce pays aille bien, confiait-il dans un entretien à Paris Match en 2011.