Luxembourg, envoyé spécial
La pression internationale conjuguée des médias, des ONG et des politiques dénonçant un procès scandaleux de lanceurs d’alerte aurait-elle été entendue au Grand-Duché ? Ce lundi, lors de l’ouverture du procès en appel des trois « LuxLeaks » – Antoine Deltour, Raphaël Halet et Édouard Perrin –, la justice luxembourgeoise a baissé d’un ton. Plus question de s’attaquer, comme lors du premier procès au printemps dernier, à ces « Français voleurs » – l’ex-auditeur et l’ex-archiviste de PricewaterhouseCoopers (PwC) – qui ont dérobé à leur employeur des documents confidentiels, puis les ont transmis au « journaliste français complice », Édouard Perrin, qui les avait utilisés pour deux émissions de Cash Investigation (lire l’épisode 4, « LuxLeaks : le scoop à la barre »). Non, l’enjeu est maintenant de savoir s’il existe dans le droit européen de quoi exonérer de peine les lanceurs d’alerte ayant œuvré pour l’intérêt général que sont Deltour et Halet. Quant à Perrin, le procès devrait se dérouler sans heurts : le procureur a déjà déclaré qu’il ne requerrait aucune peine à son encontre.
Avant même le procès en appel, le premier avocat général, John Petry, a en fait rédigé une sorte de « préréquisitoire », une note d’une centaine de pages, qu’il a transmise à toutes les parties. Une pratique totalement inhabituelle.