Un silence piteux. C’était jusqu’à maintenant la ligne du gouvernement sur Le JDD. Et puis, la Première ministre Élisabeth Borne est sortie du silence et c’est encore plus piteux. Interrogée mercredi à la sortie d’une rencontre avec les organisations syndicales, elle a lâché : « Il n’appartient pas au gouvernement d’interférer dans la gestion des médias, quels qu’ils soient. » Une réponse, évidemment, à la sortie du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye qualifiant, le 9 juillet sur Radio J, CNews et Europe 1 de « clairement d’extrême droite ». Une évidence et pourtant, que n’avait-il dit… Il s’est pris, bien entendu, toute la galaxie Bolloré sur la tronche, sa bonne petite soldate Laurence Ferrari en tête, fustigeant ses « leçons de démocratie depuis son salon cossu de Paris où les écoles publiques sont surtout bonnes pour les autres mais pas pour ses enfants ». Puis, passant du registre du populisme à celui de la menace, elle a conclu : « Comme disait Michel Audiard, “les conneries, c’est comme les impôts : à la fin, on finit toujours par les payer”. »
Une sortie qu’Emmanuel Macron s’est abaissé à commenter en conseil des ministres, ce mercredi. Selon le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, en préambule, le Président a rappelé plusieurs libertés : « la liberté de la presse, la liberté de la diversité d’opinions mais aussi la liberté d’expression qui s’applique aussi pour les membres du gouvernement. » « Rien ne justifie de s’attaquer à un ministre, voire à sa famille », a-t-il ajouté. Un mini-soutien à Pap Ndiaye et rien de plus, sinon l’annonce, ce jeudi, d’États généraux de l’information qui arriveront de toute façon trop tard pour régler le cas Lejeune. Et notamment pas la moindre réponse du président de la République à la lettre ouverte de la rédaction du JDD en grève publiée dans Ouest-France.

Quant au reste de la Macronie, au mieux, elle se tait. Le Monde est allé demander à quinze ministres s’ils soutenaient leur collègue de l’Éducation nationale. Quinze. Tous ont refusé de répondre, à l’exception de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, estimant tout juste que « les convictions, ça se respecte ». Au pire, l’orchestre macroniste s’oppose à Pap Ndiaye, tel Stanislas Guerini godillant laborieusement… sur Europe 1 entre un soutien aux journalistes du JDD et un démenti que la station soit devenue d’extrême droite sous le règne de Vincent Bolloré. À l’extrême droite justement, on s’époumone et ouinouinise sur les