Le talent de cet homme. On savait – et les lecteurs de notre série L’empire en premier lieu – Vincent Bolloré prompt à couper des têtes sitôt qu’il prend le contrôle d’une boîte. Voilà désormais qu’il parvient, par quelque pouvoir télékinésique dont il a le secret, à en faire tomber là où il n’a même pas encore signé l’état des lieux. Tenez, zouing, voici celle d’Arnaud Nourry, tout juste débarqué du pôle édition de Lagardère alors qu’il contrecarrait les plans de Vincent Bolloré dans la conquête du groupe. Tenez, zouing, en voici une quarantaine d’autres roulant dans la sciure à Europe 1, dont notre célèbre équarrisseur veut faire une CNews radiophonique. Et Arnaud Lagardère, il beurre des tartines ? On dirait bien. Du premier, sacrifié « dans le cadre d’une séparation amiable », zigzague le communiqué officiel, l’héritier dit le « remercier pour son engagement et pour le travail remarquable » ainsi que son « rôle déterminant pour installer Hachette Livre comme leader mondial de l’édition ». Les seconds, eux, n’ont eu droit à rien de la part de Nono, ni communiqué, ni mot doux : tchao.
Et vite. Annoncé lundi 12 avril, le plan de départs, qui prend la forme d’une rupture conventionnelle collective, a été présenté dès jeudi après-midi aux élus du personnel d’Europe 1 lors d’un Comité économique et social (CSE), le jour-même où étaient publiés les derniers résultats d’audience qui voient la station stagner