Moussa avale la purée céleri-brocoli-merlu du jour. Il a aussi pris de la pastèque. Moussa est musulman pratiquant, comme de nombreux élèves du collège Aimé-Césaire. Mais comme une partie d’entre eux, il accommode le ramadan avec sa vie d’élève. Cette semaine, explique-t-il, il a des compétitions sportives. Je rattraperai des jours plus tard.
Même si sa mère aimerait qu’il le fasse complètement, Moussa gère le ramadan comme on gèrerait des RTT. Assis en face de lui, Suhimbou a pris la même option. J’ai capoeira demain
, précise-t-il, lui aussi attelé à son merlu-purée. Ils font comme souvent, ils bricolent entre leur vie d’ado, la pression parentale et leurs convictions personnelles.
Autour d’eux, ce jeudi midi, il y a tout de même moins de monde que d’habitude au réfectoire. Une bonne quarantaine d’élèves sur 200 habituellement sont désinscrits de la demi-pension durant le ramadan, selon Cécile Morot, la CPE. Cette année, le mois de jeûne musulman s’est posé sur les dernières semaines de l’année scolaire, celles des journées longues, des températures chaudes et du brevet qui approche. C’est parfois un peu compliqué. Disons qu’il faut s’organiser
, explique le principal, Jean-Louis Terrana.
Qui reste à la cantine ? Qui reste mais ne mange pas ? Il a fallu anticiper les commandes de repas auprès de la cuisine centrale de l’arrondissement. Il a aussi fallu avancer quelques festivités.