Une année en troisième nous a permis de revoir quelques bases en maths et de bousculer quelques idées préconçues en matière de statistiques et de probabilités sociales. Comme le démontre cet instantané en forme d’infographie de la classe de 3e B du collège Aimé-Césaire conçue par WeDoData (voir plus bas), où l’on apprend que non, dans une même classe, les élèves issus de milieux défavorisés ne réussissent pas forcément moins bien que les élèves issus de milieux plus aisés (les moyennes de notes sont à peu près égales entre élèves boursiers et non-boursiers). Même si globalement, les élèves boursiers seront davantage orientés en filières professionnelles que les autres élèves. Notamment parce que les familles qui n’ont pas fait d’études ou connaissent mal le système éducatif français n’ont pas les mêmes réserves quant à l’enseignement pro que les familles plus aisées, aux stratégies éducatives plus affinées. On apprend qu’avoir des parents totalement non-francophones (un tiers des enfants de la classe) complique la vie, parfois un peu la scolarité, particulièrement en français, mais n’est pas un facteur d’échec scolaire. Où l’on apprend surtout que le grand fossé de l’inégalité, à cet âge-là, dans ces milieux-là, distingue surtout les filles des garçons (lire l’épisode 23, « Les filles et les garçons »). Notamment parce qu’elles sont plus poussées par leurs familles.
![Radioscopie de la 3e B](/ressources/image/troisieme.png)
Ces chiffres, qui n’ont d’autre prétention statistique que de raconter un groupe d’élèves d’un quartier populaire parisien une année donnée, viennent conforter ce que nous avons pu observer durant ce reportage au long cours.