Quel jour sommes-nous ? Hésitations. Le 5
, le 6
, ah non, le 7
. Le 7 janvier donc. Cette date vous dit-elle quelque chose ? Hésitations encore. Les attentats
, finissent par crier plusieurs élèves, comme une évidence soudainement ressurgie. L’un d’eux s’étonne. Ça fait déjà un an ?
Ce sont nous, Les Jours, qui proposons le sujet lors d’un débat en classe. La plupart des élèves de la 3e B d’Aimé-Césaire ne savent pas que des commémorations ont lieu cette semaine dans Paris, poses de plaques commémoratives ou concert de Johnny place de la République.
En ce 7 janvier 2016, ces élèves du XVIIIe arrondissement sont surtout préoccupés par l’attentat dans le quartier
. Les élèves n’ont que des informations parcellaires des faits. Le téléphone portable est interdit dans le collège, les infos leur sont parvenues par bouche-à-oreille, avec des sources originelles facilement indéterminées : A ce qui paraît
, disent-ils souvent. Mais ils sont inquiets. Parce que c’est leur quartier, leur univers. Depuis le début d’après-midi, comme devant tous les établissements scolaires du XVIIIe, des policiers en armes ont été postés à l’entrée du collège Aimé-Césaire.
C’est comme s’ils avaient cherché à se faire tuer
L’an dernier, au moment de Charlie, de l’avis de plusieurs enseignants, cela ne s’était pas très bien passé au collège. Le lot de nombreux établissements rapidement taxés de « collège de banlieues » : refus de minutes de silence, provocation sur être ou ne pas être Charlie.