Durant ce reportage, le photographe occupe une place singulière dans la classe. Debout et mouvant dans la salle, alors que les élèves sont assis et relativement statiques.
Souvent, les photographes ressentent physiquement les territoires qui leur conviennent. La photographie oblige à s’immerger dans son sujet. Se faire accepter par les protagonistes, pas toujours très heureux de la présence du preneur d’images. Chacun a sa méthode pour se faire oublier ou bien devenir un point d’attraction. La classe, la cour, les couloirs d’un collège répondent à une logique propre qui établit les hiérarchies entre les élèves et les professeurs, les séductions et les évitements entre garçons et filles.
Simon Lambert nous décrit ici ses stratégies pour devenir invisible. Il se met à la hauteur des collégiens. Il devine leurs positions, les regards qu’ils s’échangent. Il approche son sujet en prenant son temps. Petit à petit, les heures passées en classe avec ces ados lui permettent de mieux comprendre ses personnages. Simon Lambert construit alors une histoire particulière avec eux. On retrouvera aussi des situations connues. La timidité pendant le cours de sport, l’impression du corps lourds en pleine transformation, le coup d’œil sur la copie du voisin, les paroles échangées furtivement au fond de la classe. Simon Lambert nous raconte les coulisses de ses photographies.