Le jour de la rentrée, quand le prof de production de la seconde Production conception mécanique (PCM) avait demandé : « Qui se dit “vivement que je me casse” ? », Alexis avait levé la main. L’adolescent de 15 ans aurait préféré intégrer une formation plomberie-chauffagiste, pas apprendre la mécanique. Arrivé au lycée de Fontaineroux par dépit – aucun patron n’a accepté de le prendre en apprentissage –, il a multiplié les provocations en classe ces dernières semaines ; bavardages, insolence et absences, le triptyque du « mauvais » élève.
Après une première réunion avec sa mère et son éducatrice, puis une deuxième qui a mobilisé la proviseure-adjointe, le chef des travaux, la CPE, le professeur principal et l’assistante sociale, il a été décidé d’autoriser Alexis à effectuer un stage de quinze jours en plomberie. Pour éviter qu’il ne décroche – Alexis a déjà évoqué son désir de quitter le lycée –, il ratera ponctuellement les cours pour effectuer des stages en plomberie mais aussi en mécanique. Il s’agit autant de le motiver que de l’accompagner dans un projet professionnel qui a paru solide à l’équipe pédagogique ; Alexis parle de plomberie depuis le début de l’année. Les autres élèves ont une période de stage prévue aux mois de mai et de juin. « Il veut devenir plombier, on va l’aider à être plombier », résume Karim Chekroune, son professeur principal.