Tombé dans le puits sans fond de ses oublis, Jean-Paul Delevoye n’aura tenu qu’une semaine. Le haut-commissaire aux retraites a démissionné ce lundi à la mi-journée, en plein bras de fer avec les syndicats sur le projet de réforme présenté par le Premier ministre Édouard Philippe la semaine dernière (lire l’épisode 10, « Victoire, Matignon et l’Élysée s’accordent sur les retraites ! »). Huit jours seulement se sont écoulés entre les premières révélations dans Le Parisien sur ses liens avec le monde de l’assurance, qu’il avait « oublié » de mentionner dans sa déclaration d’intérêts (lire l’épisode 9, « Retraites : Jean-Paul Delevoye n’assure plus du tout »), et son départ du gouvernement, où il avait été nommé le 3 septembre. Dès lors, la boîte de Pandore était ouverte, et elle était pleine. La presse a continué à fouiller et à trouver des participations en cascade à des think tanks, instituts et autres fondations
D’autant que la nouvelle liste des mandats exercés par Jean-Paul Delevoye n’était toujours pas exhaustive. Ne figurait pas sa participation au conseil consultatif de la Fondation Brazzaville, où il est entré le 31 août 2016, comme mentionné sur le site de ladite fondation, pour en partir le 8 mai 2017 afin de « se consacrer pleinement à ses fonctions de président de la commission nationale d’investiture » de La République en marche, toujours selon le site de la Fondation Brazzaville. La règle est pourtant claire : tous les mandats précédant de cinq ans un nouveau poste doivent être déclarés auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), afin d’anticiper d’éventuels conflits d’intérêts.
La Fondation Brazzaville est dirigée par Jean-Yves Ollivier, un chiraquien rompu aux réseaux de la Françafrique, autrefois proche de l’ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Michel Roussin.