Ils sont inconnus du grand public, mais maîtrisent les dossiers sur le bout des doigts. Les conseillers techniques sont les petites mains des cabinets ministériels, ceux qui ajustent les curseurs, entrent dans le plus petit détail des sujets avec leurs interlocuteurs ou fournissent des simulations. Leurs analyses sont donc précises et argumentées. Pierre Mayeur est de ceux-là. Il n’a jamais occupé le prestigieux poste de conseiller social à l’Élysée, comme Pierre-André Imbert, ni dirigé la Sécurité sociale, comme Thomas Fatome, l’actuel directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Édouard Philippe. Aujourd’hui directeur général de l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (Ocirp), Pierre Mayeur fut conseiller technique à Matignon sous François Fillon, entre 2007 et 2009, au moment de la préparation de la réforme des retraites qui avait porté l’âge de départ minimum de 60 à 62 ans. Auparavant, il avait occupé la même fonction au ministère des Affaires sociales, en pleine réforme des retraites de 2003, sous Jean-Pierre Raffarin. Et à bien des égards, le projet de loi qui sera présenté ce vendredi en Conseil des ministres, et surtout la façon dont il est approuvé, rappelle le texte adopté il y a 17 ans.
Comme en 2003, la CFDT a validé le projet de réforme d’Édouard Philippe, après l’annonce du retrait de l’âge pivot à 64 ans à partir de 2027. Favorable à la retraite par points, la centrale bloquait sur cette mesure d’âge (lire