Cela semble remonter à des mois en arrière. Jusqu’en février, le pouvoir était concentré sur la réforme des retraites, instaurant un système par points, qui devait être votée avant l’été – nous l’avons suivie en détails précédemment dans cette série (lire à partir de l’épisode 7). La pandémie de Covid-19 pourrait avoir raison de ce chantier de très longue haleine, qui n’apparaît plus du tout comme une priorité face à l’urgence sanitaire du coronavirus. D’autres réformes pourraient être remises en cause puisqu’au moins jusqu’à la rentrée, c’est le casse-tête du déconfinement qui occupera l’exécutif, avec pour objectif d’éviter une deuxième vague de contamination qui engorgerait des hôpitaux déjà mis à très rude épreuve. Le plan que le Premier ministre, Édouard Philippe, s’apprête à présenter ce mardi 28 avril devant l’Assemblée nationale s’avère à cet égard à très haut risque. Pour limiter le danger, le pouvoir politique s’est entouré, depuis début mars, de plusieurs comités rassemblant divers experts. En ces temps de (grave) crise sanitaire, comment se construit la décision publique ? Jusqu’où le pouvoir politique doit-il suivre l’expertise scientifique ?
Le déconfinement progressif dans les établissement scolaires dès le 11 mai, ainsi que l’a annoncé Emmanuel Macron (lire l’épisode 48 d’En quarantaine), n’a pas le soutien du Conseil scientifique Covid-19, premier du genre, créé le 10 mars.