La réforme du Code du travail préparée par le gouvernement concerne près de 29 millions d’actifs. La plupart d’entre eux seront touchés par les évolutions à venir en matière de contrats de travail, de dialogue social dans l’entreprise ou de règles régissant les licenciements. Pourtant, ce n’est pas une raison suffisante aux yeux de l’exécutif et de ses conseillers pour se montrer transparents. La vieille culture du secret, propre à l’administration, est savamment entretenue. Le travail de préparation de la réforme échappe en grande partie à l’opinion. Il n’y a pas ou très peu de débat puisque, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron pendant sa campagne, il a été décidé de légiférer par ordonnances, afin d’éviter une longue bataille d’amendements au Parlement. Mais, en outre, le texte même des ordonnances est rédigé à l’abri des regards. Personne, pour l’instant, ne sait ce qu’elles contiendront exactement. Les derniers arbitrages sont pris le plus discrètement possible, dans la confidentialité des cabinets ministériels. Or, quand on parle social, le diable est dans les détails. Déplacer légèrement le curseur dans un sens ou dans un autre peut avoir des conséquences importantes pour tout ou partie des salariés.
Les syndicats espèrent toujours peser sur les arbitrages en cours. Ils continuent d’être consultés, sans rien apprendre de nouveau. Depuis le début de la semaine, ils défilent à