Installée depuis une dizaine d’années à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, la photographe Camille Farrah Lenain (qui est aussi musicienne et DJ) a fait la connaissance d’un groupe d’amis toutes et tous originaires de la campagne. « J’ai découvert qu’une des femmes de ce groupe pratique la chasse. Je ne suis pas une campagnarde, j’ai grandi en ville, donc c’est quelque chose qui m’a étonnée et intriguée, confie aux Jours Camille Farrah Lenain. Généralement, quand je suis étonnée par quelque chose, surtout quand il est question d’engagement de femmes, de féminisme ou d’intersectionnalité, j’ai envie de creuser, ça m’obsède. »
Le cliché voudrait qu’à la préhistoire, les hommes étaient à la chasse et les femmes à la cueillette. Or, ce n’était pas vraiment le cas, puisqu’entre 30 et 50 % de femmes étaient chasseresses, selon une récente étude américaine. La photographe préfère d’ailleurs ce mot à celui de chasseuse : « Chasseresse a une connotation plus poétique pour moi, et avec ce projet, j’essaye de toucher un peu à l’imaginaire, la mythologie. » Elle découvre ainsi qu’il existe peu de représentations de chasseresses dans l’histoire de l’art. « Quand les femmes sont représentées en lien avec la nature, c’est rarement en lien avec la mort ou la violence, contrairement aux hommes », remarque-t-elle. Alors que dans la mythologie, c’est bien une femme, Diane, qui est déesse de la chasse et du monde sauvage.