De Montpellier
Il y a la scène et il y a les coulisses. Le show socialiste de belle facture signé Benoît Hamon et les arrière-cours inquiétantes de la vieille maison socialiste où luisent les dagues dans les recoins. La vie militante où il faut y croire (ou faire comme si) et la survie de l’appareil politique où l’on échafaude déjà les scénarios de l’après-défaite du « petit », surnom donné par le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et ses proches au vainqueur de la primaire.
Nous voilà donc ce jeudi soir avec quelque 3 500 militants, sympathisants, obligés et curieux dans un vaste parc des expositions, loin du centre-ville de Montpellier. Le candidat socialiste à la présidentielle tient meeting. Les murs tremblent, les sondages en berne et trahisons quotidiennes alimentent la déprime, mais la fédération de l’Hérault a bien fait le job : salle garnie, des jeunes devant avec des drapeaux siglés du logo du parti, d’autres tricolores et européens. Des bus affrétés depuis les départements voisins, remplis de fonctionnaires et retraités souvent issus des collectivités territoriales contrôlées par le Parti socialiste. Rituel du meeting avec décorum bien en place, comme depuis des décennies.
On s’est toujours relevés des défaites au PS. Mais là, c’est vrai que ce n’est pas pareil…
Le premier fédéral, Hussein Bourgi, se livre à un exercice diplomatique à haut risque en plaçant sur les sièges des premiers rangs, au milieu, les cartons au nom des huiles PS du cru (parlementaires, présidente de région, patron du département, maires, amis du candidat…).