De Montpellier
Les tueurs rôdent, les socialistes sont aux aguets. La menace est extérieure, là, toute proche et peut-être même déjà dans les murs si rassurants de cette bonne vieille fédération de l’Hérault avec ses portraits surannés de Blum et de Jaurès. Des militants, des élus plus certainement encore, sont d’ores et déjà tentés de rejoindre En marche, le mouvement d’Emmanuel Macron, réceptacle potentiel de ce « socialisme de gouvernement » écrasé dimanche dans les urnes par Benoît Hamon. C’est pour eux une histoire de quelques jours. Mais aussi un choix existentiel : celui de tourner ou pas la page du parti socialiste. Et puis sur l’autre bord, il y aussi Jean-Luc Mélenchon qui, depuis des mois, affiche son envie de meurtre du PS. Derniers instants de répit et d’unité de façade avant la tempête ?
C’est en tout cas ambiance de fête à la « fédé » en ce dimanche de soirée électorale. Du moins, cela y ressemble avec ce décorum immuable et ces centaines de personnes qui, entre 19 heures et minuit, viennent passer une tête, rapporter depuis tout le département le kit électoral et les résultats de leur bureau de vote du second tour de la primaire. Le buffet – chips, caouhètes, carottes râpées super U, pissaladières – a été installé dans l’angle, au fond à gauche. Beaucoup de retraités, comme toujours, mais aussi pas mal de très jeunes, le ban et l’arrière-ban des élus locaux.